Pour ce premier rendez-vous avec Annie Ernaux, Aline, Jérôme et Aurélien ont choisi de lire avec vous des extraits de Mémoire de fille, L’événement et Le jeune homme.
Il y a des opportunismes joyeux comme celui qui nous décide de partager ces textes d’Annie Ernaux qui vient de recevoir le prix Nobel de littérature. Pour nous trois, elle a été importante d’une façon ou d’une autre. Que ce soit par sa langue si particulière ou par ce qu’elle raconte et fait exister avec une force rare, Annie Ernaux nous amène dans un monde qui, bien que le nôtre, est toujours plus aiguë, plus sensible.
Bien sûr nous pourrions évoquer la force politique de lui attribuer un tel prix et les avalanches misogynes qui se sont déversées dans les médias de la droite réactionnaire qui ne font que renforcer l’évidence de son engagement fort pour les femmes, la gauche, les injustices de classes. Mais nous préférons plus humblement peut-être, allez frotter notre langue à même le papier de ses livres et y goûter directement. Goûter Annie Ernaux, c’est bien sûr entrer dans la vie d’une femme qui est toutes les femmes et qui n’est pas toutes les femmes, c’est-à-dire faire le pari que le singulier, le petit, l’indicible qui se cache entre les mots, l’intime sont les germes de toute prise de conscience, de toute révolution et de tout art universel en définitif.
Ce que cherche peut-être toute actrice dans un texte est présent chez Annie Ernaux à chaque instant : la brûlure du vrai.
Les comédiennes de l’Ensemble poursuivront la lecture de l’oeuvre de Annie Ernaux avec vous le 07.01 lors du RDV du 7 de Jeanne De Mont & Léonard Bertholet