Bénédicte et Djemi vous invitent à lire avec elles Et la mer pour demeure de Chantal T. Spitz
// parce qu’il faut bien s’habiller manger et boire
boire surtout pour amnésier les possibles qui surnagent dans sa raison parce que les possibles ce n’est pas pour les gens comme elle parce que donner une chance aux possibles de s’épanouir sculpte les rêves qui crucifient
boire surtout pour se nier comme sa mère et sa grand-mère avant elle parce que pour exister il faut être aimé //
Notre rencontre avec cette autrice relève du hasard, pour dire les choses comme elles sont. Nous nous réunissons un matin afin de choisir quel livre nous désirons aborder, et soudain surgit l’idée d’en choisir un, au hasard, avec pour seules conditions de ne l’avoir jamais lu et qu’il ait été écrit par une femme encore en vie. Après trente minutes en librairie nous repartons avec Et la mer pour demeure de Chantal T. Spitz.
Et la mer pour demeure est un recueil de sept nouvelles déconnectées mais qui toutes racontent une lutte. Une lutte contre les violences domestiques. Une lutte contre le colonialisme. Une lutte contre la maltraitance. Une lutte contre l’avidité et l’arrogance.
D’une traite, sans ponctuation ni majuscule, Chantal T. Spitz libère ses récits comme des coups de poing. Ils arrivent en un souffle comme un besoin d’expirer, d’expier, d’exprimer la violence qui nous entoure, car bien que se situant à Tahiti, ces récits font échos en chacune de nous par l’humanité ou la monstruosité qu’ils abordent. Cette monstruosité si terrifiante parce que humaine, parce que banale, parce que quotidienne, parce que ordinaire.
En découvrant cette autrice et ce recueil, nous nous disons que parfois le hasard fait bien les choses, et sommes impatientes de partager avec vous la puissance et la beauté des mots de Chantal T. Spitz.